Marat parle de soi-même et de ses sentiments dans le numéro 98 du Journal de la Republique française:
« C'est de la nature que je tiens la trempe de mon âme, mais c'est à ma mère que je dois le développement de mon caractère. Cette femme respectable, dont je deplore encore la perte, cultiva mes premiers ans ; elle seule fit éclore dans mon coeur la philanthropie. C'est par mes mains qu'elle faisait passer les secours qu'elle donnait aux indigents, et le ton d'intérêt qu'elle mettait en leur parlant m'inspira celui dont elle était animée.
L'amour des hommes est la base de celui de la justice, car l'idée du juste ne se développe pas moins par le sentiment que par la raison. J'avais déjà le sens moral developpé à huit ans. A cet âge, je ne pouvais supporter la vue d'un mauvais traitement exercé contre autrui ; l'aspect d'une cruaute me soulevait d'indignation, et toujours le spectacle d'une injustice fit bondir mon coeur comme le sentiment d'un outrage personnel.
« C'est de la nature que je tiens la trempe de mon âme, mais c'est à ma mère que je dois le développement de mon caractère. Cette femme respectable, dont je deplore encore la perte, cultiva mes premiers ans ; elle seule fit éclore dans mon coeur la philanthropie. C'est par mes mains qu'elle faisait passer les secours qu'elle donnait aux indigents, et le ton d'intérêt qu'elle mettait en leur parlant m'inspira celui dont elle était animée.
L'amour des hommes est la base de celui de la justice, car l'idée du juste ne se développe pas moins par le sentiment que par la raison. J'avais déjà le sens moral developpé à huit ans. A cet âge, je ne pouvais supporter la vue d'un mauvais traitement exercé contre autrui ; l'aspect d'une cruaute me soulevait d'indignation, et toujours le spectacle d'une injustice fit bondir mon coeur comme le sentiment d'un outrage personnel.