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转发——马拉言论

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Marat parle de soi-même et de ses sentiments dans le numéro 98 du Journal de la Republique française:
« C'est de la nature que je tiens la trempe de mon âme, mais c'est à ma mère que je dois le développement de mon caractère. Cette femme respectable, dont je deplore encore la perte, cultiva mes premiers ans ; elle seule fit éclore dans mon coeur la philanthropie. C'est par mes mains qu'elle faisait passer les secours qu'elle donnait aux indigents, et le ton d'intérêt qu'elle mettait en leur parlant m'inspira celui dont elle était animée.
L'amour des hommes est la base de celui de la justice, car l'idée du juste ne se développe pas moins par le sentiment que par la raison. J'avais déjà le sens moral developpé à huit ans. A cet âge, je ne pouvais supporter la vue d'un mauvais traitement exercé contre autrui ; l'aspect d'une cruaute me soulevait d'indignation, et toujours le spectacle d'une injustice fit bondir mon coeur comme le sentiment d'un outrage personnel.


IP属地:辽宁来自Android客户端1楼2022-09-08 14:45回复
    Par un bonheur peu commun, j'ai eu l'avantage de recevoir une éducation très soignée dans la maison paternelle, d'échapper à toutes les habitudes vicieuses de l'enfance qui enervent et degradent l'homme, d'éviter tous les écarts de la jeunesse et d'arriver à la virilité sans m'être jamais abandonné à la fougue des passions ; j'étais vierge à vingt et un ans.
    Pendant mes premières années, mon physique etait devenu tres-débile ; aussi n'ai-je connu ni la pétulance, ni l'étourderie, ni les jeux de l'enfance. Docile et appliqué, mes maîtres obtenaient tout de moi par la douceur. Je n'ai jamais été châtie qu'une seule fois, et le sentiment d'une humiliation injuste fit en moi une si forte impression qu'il était impossible de me ramener sous la férule de mon instituteur ; je restai deux jours sans vouloir prendre aucune nourriture. J'avais alors onze ans ; on jugera de la fermeté de mon caractère par ce seul trait : mes parents, n'ayant pu me fléchir, et l'autorité paternelle se trouvant compromise, je fus enfermé dans ma chambre. Ne pouvant resister à l'indignation qui me suffoquait, j'ouvris une croisée et je me précipitai dans la rue. Je me blessai violemment dans ma chute ; j'en porte encore la cicatrice au front. » Déjà l'enfant révélait l'homme.
    Ce qu'on refusera peut-être de croire, c'est que, dès mon bas âge, j'ai été dévoré de l'amour de la gloire, passion qui changea souvent d'objet dans les diverses périodes de ma vie, mais qui ne m'a jamais quitté un instant. A cinq ans, j'aurais voulu être maître d'école, à quinze, professeur, auteur à dix-huit, génie créateur à vingt, comme j'ambitionne aujourd'hui la gloire de m'immoler pour la patrie.
    Né avec une âme sensible, une imagination de feu, un caractère bouillant, franc, tenace, un esprit droit, un coeur ouvert à toutes les passions exaltées et surtout à l'amour de la gloire, je n'ai rien fait pour altérer ou détruire ces dons de la nature.
    J'étais réfléchi à quinze ans, observateur à dix-huit, penseur à vingt.


    IP属地:辽宁来自Android客户端2楼2022-09-08 14:46
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